julian vogel ceramic circus interview

Julian Vogel Ceramic Circus | Quand le cirque rencontre la céramique #38

Cirque et céramique, un duo improbable ? Julian Vogel nous prouve le contraire !

Julian Vogel Ceramic Circus | Quand le cirque rencontre la céramique
Julian Vogel, artiste circassien suisse, mêle jonglage et céramique dans des performances aussi visuelles que surprenantes. À travers Ceramic Circus et sa série China Series, il joue avec la fragilité des objets et explore la matière céramique sous un angle inédit.

Découvrez son parcours, ses inspirations et son travail en collaboration avec Revol Porcelaine et le European Ceramic Work Center. Dans cette interview exclusive, il nous partage sa vision du cirque contemporain, son approche artistique et comment il est réinventé le diabolo. Un regard fascinant sur l’alliance entre la performance artistique et la matière fragile !

Julian Vogel Ceramic Circus | Quand le cirque rencontre la céramique

Retrouvez ses projets et performances ici :
🎭 Orléans Scène Nationale → Théâtre d’Orléans https://theatredorleans.fr/agenda/ceramic-circus
🎨 Cie Unlisted → China Series | Crescendo | Ceramic Circus https://cieunlisted.ch/fr/crescendo/
📹 Chaîne Vimeo de Julian Vogel → Vimeo Julian Vogel https://vimeo.com/user132532728

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📸 Instagram https://www.instagram.com/julian___vogel/
📘 Facebook https://www.facebook.com/JulianVogelCie.unlisted/videos
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Julian Vogel Ceramic Circus | Quand le cirque rencontre la céramique transcription

Introduction [00:00]

Présentation de Julian Vogel et du contexte de l’interview.

Son parcours dans le cirque et la découverte de la céramique [00:00]

  • Son background dans le cirque
  • Son choix du Diabolo comme discipline
  • Comment il a commencé à travailler avec la céramique

La fragilité des objets en céramique et son impact sur la jonglerie [00:01:46]

  • La prise de conscience de la fragilité des objets
  • L’impact sur sa manière de jongler et d’interagir avec les objets

L’influence de la matière céramique sur sa pratique [00:02:24]

  • Son rapport aux matériaux et aux formes
  • L’importance de la fabrication et du processus créatif

L’expérimentation avec différentes terres et techniques [00:04:37]

  • Ses premiers essais avec des objets trouvés
  • L’impact des différentes propriétés des terres

Son apprentissage de la céramique [00:06:47]

  • Comment il a appris à travailler la céramique
  • Sa formation et ses expériences en atelier

Sa résidence au European Ceramic Work Center [00:07:24]

  • Ce qu’il a appris sur la céramique
  • L’impact de cette expérience sur son travail

Le lien entre la céramique et le cirque [00:09:19]

  • Comment ces deux disciplines se croisent
  • La tension entre la fragilité et la performance

La série « China Series » et l’expérimentation avec la casse [00:12:00]

  • La mise en scène de la casse dans ses performances
  • L’intégration des tessons dans son travail

Collaboration avec Revol Porcelaine [00:18:46]

  • La création d’assiettes en porcelaine recyclée
  • Son expérience avec la manufacture Revol

Ses futurs projets artistiques [00:21:30]

  • L’exploration de vêtements en porcelaine
  • L’évolution de son travail et ses idées pour l’avenir

Le parcours de Julian vogel dans le cirque et la découverte de la céramique [00:00]

Anne : Bonjour Julian, merci d’avoir accepté cette interview. Donc là, on est au théâtre d’Orléans et ce soir, tu vas présenter un spectacle qui mêle cirque et céramique. Est-ce que tu peux nous parler un peu de toi, de ton travail ?

Julian : Ouais, alors… moi, je suis circassien à la base. J’ai fait une école de cirque aux Pays-Bas, une formation de quatre ans. Là-bas, j’ai étudié le Diabolo. Parce que, dans le cirque, on choisit souvent une discipline principale… Moi, c’était le Diabolo ! La jonglerie aussi, mais surtout le Diabolo.

Et c’est là que j’ai commencé à travailler avec la céramique.

Julian vogel : C’était vraiment… un truc de forme. Le Diabolo, en fait, c’est juste deux bols reliés par un axe, tu vois ? Et un jour, j’étais chez moi, dans la cuisine, et là… je vois des bols. Je me dis : « Mais attends… c’est exactement ça ! » [sourit]

Alors, j’ai pris ces bols, j’ai fait un trou au milieu, et paf ! J’ai bricolé un Diabolo avec. Juste avec des pièces que j’avais trouvées dans des magasins de seconde main.

Anne : Ah d’accord ! Donc c’était déjà des pièces en céramique cuites, pas de la terre crue ?

Julian : Ouais, c’est ça ! Et là, j’ai capté un truc super important : les objets en céramique… c’est fragile. [rire] Si ça tombe, ça se casse ! Et ça, pour un jongleur, c’est pas anodin du tout.

La fragilité des objets en céramique et son impact sur la jonglerie [00:01:46]

Julian vogel : Les objets en céramique, c’est fragile… si ça tombe, ça se casse.

Et forcément, ça change tout pour moi, en tant que jongleur. Parce que, tu vois, on passe énormément de temps avec nos objets. On les pratique, on les manipule des milliers de fois… et on les fait tomber. Tout le temps. C’est normal, ça fait partie de l’entraînement, et même du spectacle parfois.

Mais là, avec la céramique… [il marque une pause] c’était plus pareil. Ça a complètement changé ma manière de voir les choses, ma pratique.

Julian : Ah ouais ! Ça a même changé la façon dont je construis mes performances. Parce qu’avant, quand un objet tombait, je le ramassais et basta. Mais avec la céramique… tu ne peux pas juste le ramasser. Une fois qu’il est cassé, c’est fini !

Et ça, ça t’oblige à repenser ton rapport à l’objet. À être plus attentif, plus délicat… C’est pas juste un outil de jonglage, c’est un truc précieux. [réflexion] Et c’est ça qui m’a vraiment accroché, ce défi-là.

L’influence de la matière céramique sur sa pratique [00:02:24]

Anne : C’est un challenge en plus ou ça apporte une dimension plus poétique ?

Julian vogel : C’est un challenge, ouais… mais pas que. Pour moi, ce qui s’est passé après cette découverte, c’est que—alors là, je peux le dire avec un peu de recul—c’est comme si j’avais ouvert une porte… et derrière, il y avait tout un univers que j’ai exploré petit à petit.

Un univers énorme autour de cette matière.

Parce qu’au début, pour moi, la fragilité de l’objet, c’était juste… là. Comme un cadeau, tu vois ? Un truc qui existait, qui faisait partie du jeu, mais auquel je réfléchissais pas vraiment. Et puis, au fur et à mesure, j’ai commencé à me rendre compte que ça changeait complètement ma manière de manipuler l’objet.

Julian : Ben, je suis devenu plus attentif. Plus doux, plus précis. L’objet avait plus de valeur. Et encore plus si c’est moi qui l’ai fabriqué, s’il est émaillé, si le processus a pris du temps… Si c’est une pièce unique, alors là, c’est encore autre chose.

Et puis, dans la céramique, tout est unique. C’est pas juste un objet, c’est un truc que tu as façonné, qui a son propre caractère… ça change tout dans la manière de le tenir, de l’utiliser.

Anne : Donc ça t’a amené à explorer encore plus la matière ?

Julian : Complètement. Je suis allé bien au-delà de la simple forme. J’ai découvert un monde autour de la texture, de la couleur, de la matérialité… Tu sais, la céramique, c’est immense : y a la porcelaine, le grès, la faïence, le « China »… tellement de variations, et chaque matière a sa propre identité, ses propres contraintes.

Et puis, il y a aussi les différentes manières de fabrication… tout ça m’a ouvert des perspectives que je n’avais jamais envisagées au départ.

L’expérimentation avec différentes terres et techniques [00:04:37]

Anne : Du coup, t’as expérimenté différentes terres, différentes manières de fabrication, ou t’as suivi une seule voie ?

Julian vogel: Alors non, au début… franchement, je savais même pas comment fabriquer de la céramique ! Donc, ce que j’ai fait, c’est que je suis allé chercher des objets tout faits dans des magasins.

Et là… [enthousiaste] j’ai trouvé des trucs incroyables ! Des formes hyper variées : ovales, grandes, petites, des trucs super mignons, d’autres hyper lourds… Et forcément, ben… avec un gros objet lourd, je pouvais pas jongler comme avec un Diabolo classique.

Julian : Ouais, du coup, j’ai dû repenser complètement ma manière de manipuler ces objets. J’ai commencé à bosser avec des pièces qui roulent au sol, plutôt qu’à les lancer en l’air.

Et là, par exemple, si un objet de cette taille se casse… c’est un événement ! [rire]

Julian : Ben… je dirais pas que c’était « dommage » quand ça cassait, parce qu’il y avait un côté fascinant, presque drôle. Mais ça m’a vite posé un vrai problème : à l’entraînement, ça me frustrait.

Julian : Parce que j’avais toujours ce blocage… La valeur de l’objet me paralysait. Un jongleur, normalement, il doit pouvoir lâcher ses objets, les laisser tomber, c’est une partie essentielle de l’apprentissage. Mais là… si je savais que l’objet risquait de se briser à chaque chute, je me retenais, et ça m’empêchait de progresser.

Julian : Ouais, et c’est à ce moment-là que je me suis dit : « OK, il faut que je fabrique mes propres objets ».

Julian : Exactement. J’ai commencé à apprendre les techniques de fabrication, et j’ai opté pour le moulage. Je me suis concentré là-dessus, surtout pour les Diabolos, parce que c’était le plus simple et que j’avais besoin de produire en quantité.

Julian : Ouais, je fais mes propres moules. Quand je lance une production, je peux en faire 300 en une semaine, remplir un four entier et hop… c’est parti !

l’apprentissage de Julian vogel dans la céramique [00:06:47]

Anne : T’as appris dans un atelier ?

Julian vogel: Ouais ! En fait, dans mon école de cirque aux Pays-Bas, qui faisait partie d’une école d’art, il y avait un atelier céramique. Et là, j’ai eu la chance de tomber sur quelqu’un de génial.

Julian : Oui, le directeur de l’atelier… Il était super ouvert, prêt à partager son savoir, et franchement, c’était inespéré pour moi. Parce qu’à ce moment-là, j’avais zéro idée de comment ça marchait la céramique. Rien du tout !

Et lui, il a pris le temps de m’expliquer, de me montrer les bases…

Anne : Ah ouais, donc t’as vraiment appris sur le tas ?

Julian : Complètement ! Et c’est ça qui a tout déclenché…

Sa résidence au European Ceramic Work Center [00:07:24]

Julian vogel : Après ça, j’ai eu l’opportunité de faire une résidence de trois mois au European Ceramic Work Center. Je sais pas si tu connais ? C’est un centre incroyable, entièrement dédié à la céramique…

Alors, c’est un grand centre aux Pays-Bas, spécialisé dans la résidence pour artistes. Et quand je dis grand… c’est vraiment immense ! Des ateliers hyper équipés, des fours gigantesques… Et chaque artiste qui y est invité peut y rester douze semaines.

Ouais, et c’est un lieu vraiment à part. Il y a plein d’artistes, mais ce qui est intéressant, c’est qu’il n’y a pas tant de potiers « classiques ». Là-bas, c’est plutôt des gens qui veulent expérimenter la céramique autrement, qui viennent d’horizons très variés.

Exactement ! Même si t’as jamais touché à la céramique de ta vie, ils te laissent expérimenter, découvrir. C’est aussi ce qui rend l’endroit unique. Moi, j’ai eu la chance d’y faire deux résidences : une en 2021, et une autre en 2024.

Anne : Et qu’est-ce que t’as appris là-bas ? T’as approfondi le moulage ?

Julian : Oui, complètement ! Déjà, ce qui m’a marqué, c’est que j’ai dû me consacrer à un seul projet pendant trois mois.

Julian : Ouais, c’est pas rien ! Moi, j’ai l’habitude de bouger tout le temps… Dans le cirque, les résidences, c’est souvent deux semaines par-ci, deux semaines par-là. Là, trois mois d’affilée au même endroit, c’était une toute nouvelle expérience pour moi.

Le lien entre la céramique et le cirque [00:09:19]

Anne : C’est marrant, parce que t’as quand même deux mondes qui, normalement, ne peuvent pas trop coexister… La céramique, c’est super sédentaire, alors que le cirque, c’est tout l’inverse !

JJulian vogel : Ouais, exactement ! Et franchement, ça a été un vrai casse-tête au début… Pendant ma première résidence, j’ai trouvé un compromis : j’ai fait six semaines, puis je suis reparti en tournée avant de revenir pour six autres semaines.

Julian : Là, j’ai fait les trois mois d’un coup, mais c’était différent parce que c’était pour une commande. Et puis, au début, quand je bossais avec les moules, je pigeais pas trop pourquoi certaines choses fonctionnaient et d’autres pas…

Julian : Ouais, du coup, j’ai commencé à lire à fond sur les matériaux, à décortiquer les processus… Et surtout, j’ai beaucoup discuté avec les techniciens du centre. Ils m’ont vraiment aidé à comprendre comment fabriquer des pièces qui tenaient la route.

Julian : Ouais, et j’ai testé plein de trucs. Par exemple, j’ai fabriqué une grosse boule en céramique – enfin, deux bols assemblés – et pour ça, j’ai fait un moule en plâtre avant de presser la terre dedans.

Anne : Et t’as jamais envisagé de faire fabriquer tes pièces par quelqu’un d’autre ?

Julian : Si, forcément, j’y ai réfléchi… mais je sais pas, pour moi, c’est important d’être impliqué dans toutes les étapes.

Julian : C’est un peu comme un rituel… En fait, dans le cirque, il y a des moments où les idées surgissent, surtout pendant l’échauffement. Tu vois, l’échauffement, c’est un truc qu’on fait par nécessité, mais c’est aussi un moment où le corps réfléchit d’une manière différente. Eh bien, dans la céramique, c’est pareil.

Julian : Quand je fabrique une pièce, il y a souvent une idée qui vient en cours de route. Je vois une texture, une forme, et ça me donne envie d’explorer autre chose… C’est une sorte de dialogue entre le geste et l’idée.

Julian : Ouais, complètement. Au début de la résidence, j’avais pas forcément une idée très précise. Mais après trois mois… j’avais une série entière d’objets ! Un truc en entraînant un autre…

Anne : Et après, tu fais comment avec tout ça ? Tu transportes tous tes objets en tournée ?

Julian : [rire] Non, non, je peux pas tout emmener ! Je sélectionne ce qui est essentiel, et puis j’ai plusieurs projets en parallèle…

La série « China Series » de Julian vogel et l’expérimentation avec la casse [00:12:00]

Julian vogel : Pour ma première résidence, j’ai travaillé sur un projet qui s’appelle China Series. C’est vraiment une série autour de la céramique « China ». Je sais pas si tu sais, mais en anglais, « China », c’est un mot qui désigne la porcelaine, et parfois plus largement la céramique.

Anne : Parce que j’ai vu que c’était beaucoup axé sur la casse et les tessons… Cette exposition, c’est des tessons que tu récupères de la casse de tes entraînements, ou c’est un recyclage ? Tu les casses volontairement ?

Julian : Les deux ! Parfois, je récupère des morceaux après mes entraînements, parfois je casse volontairement.

C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’aime fabriquer mes objets moi-même. Je suis super curieux d’apprendre de nouvelles choses, et puis… je suis quelqu’un d’assez impatient. Quand j’ai une idée, je veux une solution tout de suite. Si j’ai besoin d’un objet qui tourne sur un moteur, je vais apprendre à bricoler un moteur. Avec la céramique, ça a pris un peu plus de temps… mais c’était pareil !

Anne : J’étais étonnée d’apprendre que tu fabriquais toi-même. Ça te fait deux temps très différents entre la fabrication et la performance.

Julian : Oui et non. La fabrication, c’est différent, bien sûr… mais dans mon spectacle, je bricole aussi. Par exemple, j’ai un vélo que j’ai monté moi-même, donc forcément, je touche au métal.

J’ai toujours été intéressé par plein de métiers, et ce que j’adore dans mon travail, c’est que ça me permet d’en explorer plusieurs. Si j’ai envie de bosser le métal, j’intègre ça à mon projet. Si je veux expérimenter avec la céramique, pareil. L’électricité, la lumière, le son… Je compose aussi toute la musique de mes spectacles.

Anne : Et donc, cette exposition sur la porcelaine, comment elle t’est venue ?

Julian : Il y a deux choses : la pratique et le contenu. Pour moi, le cirque et la céramique sont hyper liés. Dans les deux cas, il y a une tension permanente : le risque, la fragilité, l’instant où tout peut basculer.

Dans China Series, je travaillais souvent avec la cassure. Et ça m’a amené à me poser cette question : si un objet se casse, qu’est-ce qui se passe ensuite ?

Si un jongleur arrive sur scène avec un objet et que cet objet se casse… il fait quoi ? Il continue ? Il arrête tout ? Est-ce qu’il est toujours un jongleur, ou devient-il un acteur ? Est-ce que la chute fait partie du spectacle ou est-ce un accident ?

C’est une question qui m’a beaucoup travaillé.

Par hasard, à cette époque, j’ai recommencé à faire de la batterie. J’avais déjà un peu pratiqué avant, mais là, j’ai pris des cours de tambour. Et en bossant sur le roulement de tambour, je me suis rendu compte que c’était hyper lié au cirque traditionnel.

Dans le cirque, le roulement de tambour annonce qu’il va se passer quelque chose. Mais parfois… il ne se passe rien.

Ça m’a fasciné.

Dans un spectacle, on construit souvent une montée en tension. Il y a une attente, puis l’explosion, le moment de libération. Avec la céramique, c’est exactement pareil.

Quand j’arrive sur scène avec un Diabolo en céramique, je dis : « Ça, c’est de la céramique. » Je commence à jouer, et tout le monde retient son souffle… parce qu’ils savent que c’est fragile.

Au bout de quelques minutes, ils voient que je maîtrise, alors ils se détendent.

Et puis, forcément, à un moment, il y a la casse.

Et là, c’est comme un final de cirque.

Collaboration de Julian vogel et Revol Porcelaine [00:18:46]

Julian vogel : Avec Revol, on a commencé une collaboration. Pas pour la commande dont je parlais avant, mais pour Ceramic Circus. C’est eux qui ont fabriqué les assiettes utilisées dans le spectacle.

Moi, j’ai dessiné une assiette spécifique, parce que dans mon numéro, j’utilise cette discipline traditionnelle du cirque : les assiettes chinoises. Le principe, c’est que les assiettes se cassent… et c’est super visuellement. Mais du coup, il en faut beaucoup !

Revol a trouvé une manière de recycler la porcelaine, donc on a conçu une assiette qu’ils fabriquent avec une pâte recyclée. L’idée, c’est que toutes les assiettes qui se brisent pendant les spectacles, je les ramène chez eux, et ils en fabriquent de nouvelles.

Anne : D’accord.

Julian : C’est pour ça qu’elles sont grises d’ailleurs. Je n’en ai pas sous la main là, mais dans le spectacle, on le voit bien.

Anne : Elles sont cuites avant d’être utilisées ?

Julian : Oui, complètement. Et si elles se cassent…

Anne : Ils les réduisent en poudre, en refont une pâte et les recuisent derrière ?

Julian : Exactement ! Parce qu’en fait, les minéraux restent les mêmes. Il suffit de rajouter de l’eau et certains composants qui lient la matière… Je ne sais pas trop comment on dit en français.

Revol, c’est l’une des seules manufactures que j’ai trouvées qui ont fait des recherches sur une pâte quasiment 100 % recyclée.

D’ailleurs, une autre partie de notre collaboration, c’est qu’ils m’ont invité en résidence chez eux. En avril, je vais passer un mois dans leur usine pour bosser sur mes projets.

J’ai plusieurs pistes… Un des projets que j’aimerais bien explorer, c’est de travailler la porcelaine en lien avec le corps.

Anne : OK.

Julian : Peut-être sous forme d’accessoires… Évidemment, des boucles d’oreilles ou des petits objets comme ça, mais aussi des vêtements. J’ai commencé à expérimenter autour des débris de porcelaine.

Dans un projet précédent, j’ai récupéré des morceaux cassés et je les ai cousus – enfin, plutôt assemblés avec du fil de fer – pour créer une sorte de tissu.

Et ça, c’est une recherche que j’aimerais vraiment pousser plus loin pour fabriquer des vêtements.

Les futurs projets artistiques de Julian vogel [00:21:30]

Julian vogel : Porter la céramique, ça, c’est une idée… mais je sais pas encore exactement comment ça pourrait fonctionner. Si quelqu’un a une idée, je suis preneur !

Ce que j’aimerais bien, c’est fabriquer des objets en céramique qu’on peut porter. Par exemple, un truc qu’on met sur le bras…

Anne : Une manchette ?

Julian : Oui, quelque chose comme ça… Mais l’idée, ce serait que ça évolue avec le temps. Pas que ça se casse complètement, mais plutôt que ça se fissure, que ça change de forme progressivement.

C’est ça qui m’intéresse : un objet qui réagit à l’usage, qui se transforme quand on le porte.

Je cherche encore comment faire… Peut-être en intégrant du fil de fer, ou une sorte de tissu métallique à l’intérieur… Je sais pas encore exactement. Mais c’est une recherche que j’ai envie de pousser.

Anne : Donc il y a encore plein de projets en cours.

Julian : Oui, oui ! Il y a encore plein de choses à explorer.

Anne : Pour un bon moment, alors.

Julian : Oui, clairement.

Anne : Super ! Merci beaucoup, Julian.

Julian vogel : Merci à toi !

Nos sources pour cette vidéo de Julian vogel

lien theatre https://theatredorleans.fr/agenda/ceramic-circus

insta de Julian vogel https://www.instagram.com/julian___vogel/reels/

facebook de Julian vogel https://www.facebook.com/JulianVogelCie.unlisted/videos

lien https://circusnext.eu/portfolio/julian-vogel/

lien https://cieunlisted.ch/fr/ceramiccircus/

lien https://cieunlisted.ch/fr/china-series/

lien https://cieunlisted.ch/fr/crescendo/

lien https://theatredorleans.fr/agenda/ceramic-circus

lien https://cieunlisted.ch/fr/about/

lien https://www.tourismeloiret.com/fr/diffusio/agenda/ceramic-circus-julian-vogel-orleans_TFOFMACEN045V540359840

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